Merci Philippe pour ces felicitations et cette très belle introduction.
Bonjour à tous,
Nous voilà enfin le jour J pour le 1er objectif de l’année : De Ronde van Vlaanderen cyclos 2017.
Resté sur un goût d’inachevé en 2016, j’avais hâte d’en découdre à nouveau avec les Monts Flamands.
Levé en pleine nuit, comme pour un ramassage de Gilles, je scrute anxieusement le ciel qui est bien étoilé.
Le temps de remplacer « champagne et huitres » par « tartines et café », voilà « Taxi Thierry » qui me fait le plaisir du lift.
Beuh, en 1 h et demie, les nuages ont remplacé les étoiles.
Départ prévu à 5 h 15 mais, quart d’heure académique oblige,
nous attendrons les « petits jeunes » pour démarrer à 5 h 30.
En voiture, on fait causette, on se ravitaille, bref on passe le temps tout en implorant les cieux de rester secs.
Les gouttes font finalement leur apparition sur le pare-brise pour se transformer en drache nationale entre Lessines et Renaix.
Renaix et cette fameuse côte où « Chevalier Blanc Fondriest » a croqué « le Grand Criq » à cause de « Barbe Noire Bauer ».
Damen en Heren…. Audenaarde…. terminus …. iedereen eruit!
La pluie s’est calmée, mais il bruine toujours sur la capitale flamande du vélo.
Allez, on s’habille !
Du moins, c’est mon intention.
Car le « méticuleux stressé » que je suis et qui prépare toujours tout la veille a oublié son cuissard.
Bon ben, j’enfile un short et on descend vers le Qubus, les cuisses caressées par Eole, en espérant trouver une solution.
Moultes marchands me proposent leurs services.
Et voilà une journée qui débute de manière onéreuse, le portefeuille soulagé d’un cuissard et une paire de jambières.
Sur place, pas de nouvelles de Vincent.
On suppose qu’il est parti tôt sur le 141 kms.
Allez, départ, car les villersois sont impatients comme des enfants devant la foire du midi.
Sous un crachin typiquement belge,
les berges de l’Escaut nous mettent en jambes sur 10 kms jusqu’au 1er ravito.
Nous n’y sommes pas depuis 5 min que Julien veut déjà repartir.
Thierry et moi insistons sur l’importance de bien se ravitailler car le prochain « casse-croute » est à 30 kms et après avoir gravi 5 « berg ».
La pluie s’étant arrêtée, au revoir le kway.
Quelques tours de roues et voilà le 1er juge de paix de cette journée : Le Koppenberg. (500m à 9,4% moyen et 22% max)
Au loin, je vois plus de cyclistes à coté de leur vélo que sur la selle.
Je décide donc de rouler sur le haut du pavé.
Ça glisse mais ça passe.
Et ne voilà ti pas que « Jolly Jumper Jean-Marie » , plein de fougue, me dépasse par la droite.
En voulant reprendre le milieu de la route, il se transforme en « Jean Marie Candeloro ».
Je l’évite par la droite glissant de l’arrière
, remonte sur le haut du pavé et retrouve un autre spécialiste du triple axel.
Je l’évite par la gauche avec une nouvelle glissade de ma part
et reprends le milieu de la route malgré un vélo qui se cabre.
Mais, les pneus ont pris la boue
et, malgré les encouragements des « cyclistes-marcheurs », c’est un nouveau dérapage et pieds à terre.
Quelques mètres plus loin, une barrière Nadar salvatrice me permettra de prendre appui pour redémarrer sur le vélo, jusqu’au sommet cette fois.
Rassemblement des troupes, les visages sont déjà plus fermés et la fougue retombée après cette première escalade intense.
Et c’est parti pour la descente à « donf » puis, 3 kms de faux-plat montant et on bifurque à gauche vers la Mariaborrestraat.
Là, sur 2 kms de pavés, l’Epic fait merveille
et je me fais plaisir en lançant quelques « Pas op krono » aux routiers plus lents sur ce revètement.
Je ferai moins le malin dans le Steenbeekdries qui suit. (500 m pavés à 5,3% moyen et 6,7% max)
Nouvelle descente très grisante en pavés et c’est le Taaienberg ou « Tom Boonenberg ».
Avec 700m de pavés à 6,1% de moyenne et un passage à 16%, ça pique drôlement les cuisses.
Petite halte au sommet pour se regrouper et descendre aux pieds du Kaperij. (1000 m à 5,5% moyen et 9% max)
A la suite de cet effort, nous retrouvons Vincent.
Vu son manque d’entrainement, il a opté pour le 74 kms.
Voilà donc un sympathique compagnon de route en plus.
C’est reparti pour +/- 3kms d’une descente faite de longues lignes droites, le long d’une chaussée, où les grands développements s’en donnent à cœur joie.
Mais pas le temps de se reposer car voilà le Kanarieberg. (1100m à 7,7% moyen et 14% max)
La transition fait mal
, car il faut à nouveau mouliner et grimper dans les bois où la température semble avoir subitement augmenté de 5 à 6 degrés.
Au sommet, petite séance de striptease pour les plus emmitouflés.
Bon, plus qu’à se laisser descendre jusqu’à Renaix pour le second ravito. (km 41)
Mais quelles sont ces odeurs de poulet rôti ?
Et oui, c’est le marché Messieurs-Dames !
Et on a protégé les chalands en les entourant de barrières Nadar.
Nous voilà donc guidé sous un porche et vers une grande cour intérieure afin de trouver tout ce qu’il faut pour se restaurer.
Mais quelle organisation, c’est bluffant !
Plus besoin de rappeler de manger, les stands sont pris d’assaut par des « Fins Becs » affamés.
Nous quittons les lieux et entrons immédiatement dans le vif du sujet avec le Kruisberg. (1400 m à 4% moyen et 9% max sur les 500 derniers mètres en gros morceaux de porfire)
La moitié des sucres avalés quelques minutes plus tôt sont déjà consommés.
Et les montagnes russes s’enchainent avec des plongées rapides, suivies par le Hotondberg (900 m à 4% moyen et 8,5 max) et le Karnemelkbeekstraat (900m à 4,9% moyen et 10% max).
Pas nécessaire de vous dire que les organismes commencent à fatiguer.
Mais, c’est déjà le début du Vieux Quaremont (2000m à 4% moyen et 11 ,6% max).
Ce n’est pas le plus pentu mais, c’est long car les pavés sont bien défoncés par endroits.
Heureusement, un « full » ça soulage.
On poursuit sur 2 kms d’une chaussée que Rodrigo Benkens qualifie de faux-plat et, moi, de côte non répertoriée.
On replonge par de petits chemins bucoliques pour se présenter face au dernier juge de paix : le Paterberg (400m à 12,9% moyen et 20,3% max)
Et « YES », cette année, je l’ai vaincu ce mur.
Au sommet, après les retrouvailles, on se lance dans le dernier toboggan.
C’est sur route fermée et les dangers signalés, qu’à 55 km/h, on s’imagine être Philippe Gilbert qui filerait seul vers la victoire le lendemain.
De retour sur la chaussée, me voilà seul également et vent de face.
Voyant un groupe à +/- 50 m, je fais un gros effort pour le rattraper et me mettre à l’abri derrière de grands costauds.
Malheureusement, au passage du pont sur l’Escaut, la locomotive craque, laisse un trou et les autres ingrats filent sans l’attendre.
Et ce n’est pas avec mon plateau de 28 dents que je vais pouvoir revenir non plus.
Mais Vincent m’a rejoint.
Pas d’autres compagnons de route en vue.
Plutôt que de s’ennuyer le long de la chaussée, on décide de faire « piquer les cuisses » une dernière fois sur les 7kms restants.
Les relais sont appuyés et la vitesse au-dessus des 30 kms.
On emmènera juste, sur notre porte bagages, le clone de Zoetemelk jusqu’à 500 m de la ligne d’arrivée.
Après le passage de l’arche, on attendra les autres villersois pour se rendre ensemble jusqu’au véritable finish 3 kms plus loin.
Les visages sont tirés mais affichent un large sourire.
Le soleil étant revenu, il est grand temps de se jeter sur un paquet de frites, un cervelas et quelques doses de céréales en phase liquide.
C’est donc repus que nous reprendrons le long chemin du retour des images plein la tête.
Merci à tous mes compagnons de route pour cette magnifique journée.
Mention spéciales et grosse félicitations à Véronique qui a bouclé ces 78 kms, une première pour elle, sur un vélo avoisinant les 15 kgs.
A bientôt pour de nouvelles aventures.
Amicalement.
Alain
Bilan : 78 kms pour un D+ de 1020m en …… « le temps des copains ».