Bonjour à tous,
Ce dimanche 11 septembre se présentait mon 3ème objectif de la saison.
Après le Ronde van Vlaanderen Challenge et le Paris-Roubaix Challenge, c’était sans aucun doute le plus difficile : le marathon de 70 kms du Grand Raid Godefroid
Quelle idée m’est passée par la tête le jour où j’ai accepté d’accompagner mon beau-frère Thierry sur ce challenge ?
Le vendredi départ de la croisade au cri de « Sus aux kilomètres et au dénivelé de ce GRG ».
Nous avons établi notre camp de base à quelques lieues de Bouillon.
Le samedi fut consacré à la préparation de la future bataille : observation des lieux, préparation logistique et dernier banquet.
Et voilà le jour J.
Le matin est calme et serein, le petit déjeuner également.
Nos épouses sont aussi matinales que nous pour accrocher les cocardes au Heaume de leur champion.
Elle nous déposerons même à quelques tours de roues des futures hostilités.
Nous raterons de quelques minutes le départ des plus courageux sur les 160 et 130 kms.
Le temps de s’imprégner de l’atmosphère des lieux et de recevoir les derniers conseils, nous prenons place en bord de Semois
où il fait frais surtout sans manchettes oubliées au gîte
Un coup d’œil sur la gauche nous permet de voir le Château du Seigneur Godfroid.
Nous sommes certains qu’il veillera sur nous lors de cette croisade.
N’est-il pas natif d’un village sis à côté de notre modeste chaumière ?
Une dernière mise en ambiance par le troubadour local et c’est le grand départ pour le défi du jour.
La cavalerie nous précède, ouvre la route et protège les braves chevaliers des attaques latérales.
Nous sortons de Bouillon par une côte en asphalte au pourcentage raisonnable et poursuivons dans les bois avec une pente identique.
Malgré cette ascension régulière, les cuisses sont « dures » et j’ai le souffle court.
Mais au bout de quelques kms, ces sensations négatives s’estompent et le plaisir revient.
Durant les kms suivants, le menu est constitué de longues montées régulières et de descentes ludiques pas trop techniques.
Que du bonheur.
Après +/- 15 kms, nous sommes rejoints par les « fondus » du 45 kms.
Afin d’éviter le stress du à ces « Pas op krono », nous décidons d’immortaliser les magnifiques paysages qui s'offrent à nos yeux.
Et c’est reparti pour de nouvelles longues « montagnes russes ».
Et au bas d’une toute belle descente, voilà le 1er ravito après 20 kms et 620 de D+.
Il y a tout ce qu’il faut pour se restaurer et même des produits énergétiques pour donner un coup de « boost ».
Pour faire son « re », les fils de Godfroid nous offrent une belle montée bien corsée.
Heureusement, le single qui suit est de toute beauté et nous serpentons entre les arbres à toute allure.
Les kilomètres suivants ressembleront aux premiers parcourus : des bois, des prairies en lisière de bois et l’on monte, et l’on monte sans jamais voir l’ennemi.
Mais ce dernier ne se trouve-t-il pas tout simplement en nous
Ah oui, parfois on descend et souvent en single.
Mais voilà déjà le 2ème ravito après 36 kms et 850m de D+.
C’est toujours aussi bien garni et les organisateurs rivalisent de sympathie.
Reprise de la croisade mais changement radical de terrain.
Les 3 kms suivants ressemblent à s’y méprendre au terrain villersois.
Et les « tape-cul » succèdent aux descentes techniques.
Si bien que j’ai l’impression d’avoir consommé toute l’énergie récupérée au ravito en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
Et le parcours ne s’améliore pas.
Montées et descentes raides et techniques, dévers impressionnants et portages.
Si bien qu’au km 45, le moteur est complétement vide.
Le voilà enfin l’ennemi, le « bluzz du marathonien ».
Même une pipette de carburant rapide n’y change rien.
Je ne vois même pas comment je vais poursuivre dans cet état-là.
Mais, posé sur une grosse pierre de la foret, un petit bonhomme vert me dit de remonter sur le vélo.
Une nouvelle pipette et un demi bidon d’eau plus tard, sous les encouragements de Thierry
, je me remets en selle sur mon fidèle destrier.
Heureusement le parcours redevient moins nerveux.
En mettant tout à gauche durant les kms suivants (Avec un mono plateau c'est plus facile
), nous atteignons enfin le 3ème ravito après 52 kms et 1450m de D+.
Pas de gel énergétique ici mais du "Coco Colo" comme disent les "Ch'tis présent à la même table..
Eh bien , je ne savais pas que ce breuvage d’infidèle pouvait être aussi revigorant.
Plus que 3 côtes dont une seule difficile, la dernière, nous annoncent avec un grand sourire les aubergistes.
Allez, c’est reparti pour une belle descente en single dans les bois.
Pourquoi le préciser, on est tout le temps dans les bois.
Quels comiques ces organisateurs.
Les deux premières côtes nous paraissent déjà bien difficiles.
Mais au sommet de la seconde, nous plongeons dans une descente de +/- 2kms, à fond les manettes, quitte à prendre quelques risques mesurés.
Un nouveau beau single et nous voilà aux pieds de la dernière difficulté de la journée.
Face à nous, un mur de +/- 300 m, en ligne droite, mais pas trop technique.
Au sommet, on continue avec un pourcentage plus doux pendant 2 kms à travers bois, prairie et chemin jonché de gros graviers.
A la fin de ce dernier "calvaire", un mot d’encouragement d’un organisateur qui nous crie : « C’est fini, la suite ce n’est que du plaisir ».
Encore un comique qui a oublié de nous dire que sur le sentier surplombant Bouillon nous fera retrouver des « tapes-cul » et des racines qui font encore bien mal aux jambes.
C’est là que notre compatriote Julien Delaet nous dépassera comme un bolide en terminant avec les 160 kms.
C’est enfin l’arrivée et nous touchons au Graal sous forme d’une Godefroid Blonde bien fraîche et méritée
après 70 kms et 1741m de D+.
Sieur Godfroid, je n’ai pas pu juger la difficulté de tes croisades, mais celle de ton marathon m’a bien fourbu.
Godefroid étant célibataire, nous n’aurons pas droit au baiser de sa belle réservé aux vainqueurs.
Il n‘empêche que c’est des étoiles plein la tête et de magnifiques images plein les yeux que nous quittons les bords de la Semois pour une douche bien méritée.
Sire Godefroid, je ne sais pas si je multiplierai les assauts des murs de ton Château autant de fois qu’il y a eu de croisades mais peut-être reviendrai-je en pays de Semois.
A bientôt pour de nouvelles aventures.
Amicalement.
Alain
Bilan de la rando : 70,050 kms en 5 h 07 min (6 h 57 min avec les arrêts) et un D+ de 1741m.
Les + de la rando : Tout était impeccable.
Les moins de la rando : Nadat.